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L’énergie éolienne est
considérée comme une énergie renouvelable
porteuse d’espoir. Mais les éoliennes sont-elles
réellement «écologiques» si l’on
considère la totalité de leur cycle de vie et que
l’on tient compte d’absolument tout – depuis
l’énergie nécessaire pour produire, usiner et
transporter les matériaux de construction
jusqu’à celle dépensée pour la
construction, l’exploitation et la démolition en fin de
vie? Une étude réalisée par des chercheurs de
l’EPF de Zurich, de l’Empa et de l’Université
Rabdoud de Nimègue aux Pays-Bas publiée
récemment dans la revue scientifique «Environmental
Science & Technology» arrive à la conclusion
suivante: plus grande est l’installation éolienne, plus
verte est l’électricité qu’elle
produit.
L’expérience acquise paie
Cet effet résulte de la combinaison de la taille
de l’installation et de l’expérience acquise,
comme l’explique l’auteure principale de cette
étude, Marloes Caduff. Le doublement de la puissance
d’une installation ne s’accompagne pas automatiquement
d’un doublement de l’énergie et des
matériaux nécessaires à sa construction. La
construction d’une installation éolienne de grande
taille ne demande pas notablement plus d’énergie que
celle d’une éolienne de petite taille. Et le courant
produit par les grandes éoliennes est finalement aussi plus
vert parce que les constructeurs deviennent plus
expérimentés et apprennent les uns des autres, comme
le souligne Marloes Caduff. Ceci accélère les
progrès réalisés dans la construction des
centrales éoliennes. C’est ainsi que, par exemple, la
forme des pales du rotor a pu être rapidement
optimisée sans pour autant augmenter la taille du mât
ou de la nacelle du générateur.
Prise en compte du processus d’apprentissage dans la
méthodologie des écobilans
Pour les éoliennes on dispose actuellement
d’une expérience de 30 ans. En 1980 le diamètre
des rotors atteignait 15 mètres; aujourd’hui il existe
des éoliennes dont les rotors présentent des
diamètres dix fois supérieurs, comme sur les
éoliennes «Alstom Haliade 150» qui seront
installées au large des côtes françaises. Les
scientifiques qui travaillent sur la méthodologie des
analyses de cycles de vie profitent eux aussi de ce
développement technologique dont la durée
dépasse les 30 ans. Les scientifiques de l’Empa
réunis autour de Hans-Jörg Althaus
s’intéressent à la manière dont le
développement des éoliennes, comme celui de toute
nouvelle technologie, répond à certaines lois. Les
éoliennes elles aussi doivent trouver leur voie vers la
pratique réelle qui passe par la planche à dessin et
les installations pilotes. Ces scientifiques utilisent les
connaissances acquises au cours du perfectionnement continu et du
passage à des échelles supérieures des
centrales éoliennes dans la méthodologie des analyses
de cycle de vie et y font appel lorsqu’il s’agit de
placer de nouvelles technologies dans un horizon temporel plus
large.
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