Le chercheur David Turner reçoit l'« ISWA Award »
Distinction pour le chercheur de l'Empa
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Deux méthodes d'analyse combinées
Alors qu'en Suisse il est courant d'incinérer les déchets, cette méthode d'élimination est proscrite en Grande-Bretagne – là-bas les déchets sont en effet enfouis dans des décharges. L'objectif des travaux de Turner était d'analyser l'impact environnemental de cette méthode en mettant l'accent sur les émissions de gaz à effet de serre engendrées. Ces gaz sont générés du fait de l'enfouissement et donc de la décomposition des déchets sous la terre. Pour les municipalités, il s'agit en premier lieu de choisir la méthode d'élimination et de recyclage la plus adaptée à la commune, naturellement d'un point de vue pratique d'une part, d'autre part selon des aspects écologiques également – et c'est exactement à ce niveau que l'étude de David Turner apporte un soutien précieux.
Jusqu'ici, pour prendre une décision à ce sujet, on faisait appel soit à ce qu'on appelle l'analyse de flux de matériaux (AFM) soit aux analyses de cycle de vie (ACV). L'AMF permet de déterminer précisément quels matériaux empruntent quel chemin vers la disposition finale, alors que l'ACV en revanche met l'accent sur les effets sur l'environnement qui interviennent lors des différents stades du cycle de vie du produit. Jusqu'ici, dans la gestion des déchets, seule une de ces deux analyses entrait en considération, mais pas les deux combinées. Turner a alors développé une approche qui relie les données des deux analyses, permettant ainsi une évaluation détaillée des systèmes d'élimination des déchets plus grands et plus complexes.
Une petite modification avec un grand effet
C'est le système d'élimination de la ville galloise Cardiff qui a servi d'objet de test. Cardiff recycle certes une grande partie de ses déchets, toutefois un besoin d'optimisation subsiste: les émissions de gaz à effet de serre générés par l'enfouissement des sacs de déchets sous terre demeurent élevées. L'équipe qui entoure Turner a constaté, en collaboration avec les chercheurs de l'«University of Southampton», que l'enfouissement des déchets donne en principe des résultats moins bons que l'incinération. Comme la manière d'éliminer les déchets ne peut pas être bouleversée du jour au lendemain – en Grande-Bretagne l'idée selon laquelle l'incinération des déchets est toxique et nuisible aux habitants est répandue –, il est nécessaire d'optimiser la méthode existante. Et l'étude de Turner montre que cela est tout à fait possible: si on éliminait les restes alimentaires des déchets ménagers courants, dont une grande partie est d'ores et déjà recyclée comme en Suisse, les émissions de gaz à effet de serre issus des sacs de déchets enfouis pourraient être sensiblement réduites.
Toutes les données recueillies sont alors traitées dans un logiciel qui doit ensuite être utilisé pour l'ensemble de la Grande-Bretagne. Ainsi les municipalités peuvent déterminer quelles possibilités semblent être les plus adaptées pour chaque localité tout en permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Dr. David A. Turner
Technologie et société
Tél. +41 58 765 72 58
david.turner@empa.ch