Une idée étonnante: un support cellulaire en polymère que les cellules colonisent et qui ensuite se résorbe. En l’espace de deux ans seulement la firme lucernoise Nolax et l’Empa ont développé ce projet jusqu’au stade de la validation du concept. Récemment le projet a été nominé pour le CTI MedTech Award 2013.
Source: Alessandro Della Bella, KTI
Dans le
monde, plus de 50 millions de personnes soufrent de plaies
chroniques. Un nombre qui va continuer de croître car ce sont
souvent les personnes âgées, affaiblies par des
maladies telles que le diabète, qui sont touchées. Et
c’est précisément ce groupe de la population qui
est en augmentation dans le monde entier.
Avec
leur projet CTI «Revcel», la firme lucernoise Nolax et
l’Empa franchissent un pas important vers
l’atténuation de ce problème. En commun elles
ont poursuivi le développement d’un support cellulaire,
aussi appelé «scaffold», en polymère qui
soutient le corps dans la cicatrisation des plaies. Ce scaffold
– un petit coussin spongieux en polyuréthane – est
placé sur la plaie. Il est alors peu à peu
colonisé par des cellules conjonctives alors que
simultanément le polymère se résorbe. Il ne
reste alors plus qu’une couche de peau nouvellement
formée.
Source: KTI,
Alessandro Della Bella
Arie Bruinink et
son équipe ont contribué au développement du
pansement mousse avec leur savoir-faire.
Il
existe certes déjà sur le marché des supports
cellulaires. Ils sont toutefois confectionnés à
partir de produits d’origine animale, ce qui les rend chers et
comporte un risque de transmission de maladies; deux
désavantages qui n’existent pas avec le choix d’un
polymère comme support.
Nolax
possède une expérience de plusieurs décennies
dans le domaine des polymères et commercialise depuis
longtemps des produits pour des applications médicales. En
2009, cette PME lucernoise a déposé un brevet pour
son concept de scaffold. «Nous avions toutefois besoin
d’un partenaire pour la poursuite de son développement
jusqu’au stade de la validation du concept», explique
Andreas Dobmann de la firme Nolax. Le partenaire adéquat a
été trouvé à l’Empa à
St-Gall où la direction du projet est assumée par
Arie Bruinink, un biologiste cellulaire et toxicologue
possédant une grande expérience des tests de
compatibilité.
Et
c’est ce savoir-faire dont on avait besoin. Des tests avec des
cultures cellulaires devaient permettre d’optimiser ce
scaffold pour qu’il soit dénué de toute
toxicité, que les cellules le colonisent et que finalement
il se résorbe totalement et sans effets secondaires dans le
corps.
Les tests développés par l’Empa
étaient particulièrement proches de la
réalité. L’équipe de Bruinink a par
exemple produit avec un procédé complexe des amas de
cellules tridimensionnels et a vérifié si des
cellules de ces amas colonisaient le scaffold. «Ceci
correspond nettement mieux aux conditions réelles sur une
plaie qu’avec les tests actuellement courants utilisant des
cellules isolées» explique Bruinink.
Source: Alessandro
Della Bella, KTI
Avec un
procédé complexe Bruinink et son équipe ont
produit des amas tridimensionnels de cellules pour tester la
tolérance cutanée de la mousse.
«Sur la base des résultats de ces tests, nous avons
sans cesse adapté la formulation et la structure du
scaffold», explique Stephan Häfner qui assumait la
direction du projet chez Nolax. Ces deux équipes ont
travaillé avec une rapidité considérable; au
total plus de cent séries de tests ont été
réalisées.
Les
résultats ont finalement été
vérifiés sur le modèle animal par Brigitte von
Rechenberg au Tierspital de Zurich. Avec une conclusion
convaincante comme le relève Arie Bruinink: «La
fermeture des plaies avec ce scaffold fonctionne même encore
mieux que nous l’avions espéré au
début.
Actuellement Nolax a lancé une production de ses
scaffolds pour des essais cliniques. Et Andreas Dobmann est
optimiste: «A côté du traitement des plaies
chroniques, d’autres domaines d’application se dessinent
déjà à l’horizon».
Nominé pour le CTI MedTech Award
2013
Cet été, le projet Empa «Revcel» a
été nominé pour le CTI MedTech Award 2013 avec
deux autres projets parmi près de deux douzaines de
candidats. Le prix a été attribué le 27
août 2013 au projet CTI de l’entreprise CAScination et
de l’ARTORG Center for Biomedical Engineering de
l’Université de Berne qui ont développé
conjointement un système de navigation pour les
opérations du foie permettant aux chirurgiens de localiser
avec précision les tumeurs métastatiques afin de les
détruire.
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