Nombreux sont ceux qui pensent en premier lieu aux ordinateurs quand on parle de déchets électroniques. En effet à peine a-t-on appris à maîtriser correctement son nouvel ordinateur que la version de son système d’exploitation est déjà périmée et qu’on se met à penser à acheter un nouveau modèle encore plus rapide. Selon Lorenz Hilty, directeur du laboratoire Technologie et société de l’Empa à St-Gall, même les appareils ménagers les plus simples, tels que les machines à café ou les aspirateurs, renferment toujours plus de composants électroniques. En Suisse, la masse de déchets électroniques produite atteint 10 kilos par habitant et par année. La quantité d’appareils électroniques vendus chaque année dans le monde est estimée actuellement à 35 millions de tonnes. «Les déchets électroniques renferment cependant des matières de valeur tels que des métaux précieux ou d’autres métaux rares» a relevé Lorenz Hilty dans son exposé. Un ordinateur portable renferme environ un gramme d’or. Cela semble peu, mais pour extraire cette même quantité d’or d’une mine, il faut traiter une tonne de roche. Le défi posé par les déchets électroniques ne réside donc pas dans leur élimination mais bien dans l’organisation de la récupération des matières premières valorisables qu’ils renferment.
Le succès de modèle suisse
Le modèle suisse du recyclage des déchets électroniques a été présenté par Yvonne Vögeli de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP). L’Ordonnance sur la restitution, la reprise et l’élimination des appareils électriques et électroniques (OREA) en vigueur depuis 1988 proscrit l’élimination des appareils électriques et électronique dans les ordures ménagères. Le but de cette ordonnance est de réduire l’apport de substances nocives dans les usines d’incinération des déchets ménagers pour procéder au recyclage des métaux récupérables dans les appreils électroniques et électriques. Le 1er janvier 2005, la liste des appareils concernés a été élargie et depuis cette date tous les distributeurs sont tenus de reprendre gratuitement les appareils usagés. Le financement de ce système de collecte et de recyclage général repose sur un accord sectoriel librement consenti et une contribution anticipée d’élimination perçue lors de la vente de chaque appareil neuf. En Suisse, les quantités récoltées sont notablement plus importantes que dans les autres pays européens, a déclaré Yvonne Vögeli. Ce succès s’explique entre autres par la combinaison judicieuse de prescriptions et d’efforts librement consentis. De plus, la solution mise en place est simple et favorable aux intérêts des consommateurs
«Recyclage d’arrière-cour» dans les pays en voie de développement
En Suisse, l’exportation des déchets électronique exige une autorisation de l’OFEFP, cela afin d’éviter que les déchets électroniques finissent dans des décharges douteuses. Cependant les pays en voie de développement ne souffrent pas seulement de l’importation illégale de déchets électroniques.
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